Invités
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« Je dénonce l'hypocrisie du monde qui nous entoure, qui porte un « regard handicapant » sur les personnes handicapées ! »
BARRIGUE, caricaturiste au Matin de 1979 à 2008, s'est également illustré dans l'émission « Le Fonds de la Corbeille ». Il est aujourd'hui à la tête de la revue satirique « Vigousse ».
« Dans les années 80, j'ai illustré un témoignage fort, consacré à un jeune qui avait fait la bêtise de monter sur un train et qui s'était retrouvé, handicapé, cloué dans une chaise roulante. Le jeune en question ne voulait pas qu'on le prenne en photo mais avait demandé, à la place, un dessin de presse.
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« La ville d'Yverdon a constitué un groupe de travail pour plancher sur les nombreuses problématiques rencontrées par les personnes handicapées dans les différents aménagements urbains »
DANIEL VON SIEBENTHAL est Syndic de la ville d'Yverdon-les-Bains depuis 2009. Entré à la Municipalité le 1er janvier 1998, il exerce actuellement son deuxième mandat en tant que Syndic. Géographe de formation, il est marié et père de deux enfants.
« Mon premier contact avec le handicap s'est déroulé lorsque j'étais moniteur dans des camps de vacances. Un jeune de 15 ans, aveugle, avait participé à un camp de ski puis à un camp « cheval et voile » en Bretagne. Il s'agissait du seul handicapé intégré dans un groupe d'une vingtaine de jeunes. J'avais à la fois été frappé par la solidarité du groupe et par la volonté et la détermination de ce jeune. J'ai trouvé ça tout à fait exemplaire! Chacun a dû affronter ses peurs, lui face à des sports qu'il ne connaissait pas et qu'il pratiquait fort bien, et les autres, face au handicap auquel ils n'avaient jamais été confrontés, et qui avaient totalement intégré leur camarade au sein du groupe.
On parle beaucoup d'intégration ces derniers temps. Dans le monde politique on pense peut-être plus à l'intégration des étrangers qu'à celle des personnes handicapées dans la société. C'est pourquoi, la ville d'Yverdon a constitué un groupe de travail pour plancher sur les nombreuses problématiques rencontrées par les personnes handicapées dans les différents aménagements urbains, et ainsi leur faciliter la vie, quelle que soit leur forme de handicap. »
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« Cette société du self service, où l'aide à la personne y est sensiblement réduite, mérite qu'on s'y intéresse afin d'y améliorer l'accessibilité et l'accès à l'information. »
MATHIEU FLEURY est Secrétaire général de la Fédération romande des consommateurs depuis 2008. D'origine jurassienne et père de trois enfants, il est titulaire d'une licence en droit bilingue à l'Université de Fribourg et a obtenu son brevet d'avocat en 1999.
« J'ai un avis très positif sur la place des personnes handicapées, au cœur de la cité, que propose une institution comme "Les Castors" à Porrentruy, tant s'agissant des lieux de vie que des lieux de travail.
Il y a une dizaine d'années, j'ai été marqué par un spectacle de cirque, extrêmement réussi, dont les numéros étaient réalisés à la fois par des personnes handicapées, résidentes aux Castors, et des personnes "valides". Exécuté sous la direction du cirque et se déroulant sous le chapiteau, cet évènement, intégrant des personnes handicapées, m'avait à la fois ému et avait suscité mon admiration.
Par mon activité professionnelle, ma réflexion s'oriente naturellement sur notre société de consommation, de plus en plus exigeante, qui dresse encore toute une série d'obstacles sur la route des personnes handicapées, et pas seulement celles en chaise roulante. »
Crédit photo : Jean-Bernard Sieber
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« Cela me permet de voir la vie différemment et m'encourage. »
CHARLOTTE CARREL est la fondatrice et la directrice du festival Rock oz'arènes. Cet événement, qui se déroule cette année du 14 au 17 août, insuffle son énergie depuis 1992 dans les arènes d'Avenches.
« Alors que j'avais 10 ans et que j'étais à l'école primaire, j'ai le souvenir d'un cours, où une personne amputée d'un bras est venue témoigner en classe. L'objectif était de montrer aux enfants tout ce qu'il était possible de faire et d'accomplir, malgré le handicap. J'étais très impressionnée, elle arrivait à faire des choses incroyables ! Ce moment m'a vraiment marqué et aujourd'hui j'y pense encore. Cela me permet de voir la vie différemment et m'encourage.
Dans le cadre de mon activité professionnelle j'ai récemment été interpellée par une personne aveugle qui souhaitait s'investir comme bénévole au sein du festival. Toute la difficulté a été de lui trouver un poste et, après réflexion, nous lui avons proposé une place au sein du stand information pour l'édition 2013. Je me réjouis de cette prochaine collaboration.
De plus, sensibilisés au handicap par l'un de nos collaborateurs, nous réalisons plusieurs actions visant à faciliter les festivaliers handicapés, comme par exemple l'accès gratuit de l'accompagnant ou la mise en place d'une plate-forme pour permettre aux personnes en chaise roulante un meilleur accès et une meilleure visibilité des concerts. »
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« Mon parcours professionnel est jalonné de rencontres fortes avec des personnes handicapées. »
BENOÎT VIOLIER est le successeur de Philippe Rochat à la tête du restaurant de l'Hôtel de Ville à Crissier, maison qu'il a rejoint en 1996. Il est sacré « Cuisinier de l'année » par le guide Gault & Millau 2013 en obtenant la note maximale de 19 points.
« Mon parcours professionnel est jalonné de rencontres fortes avec des personnes handicapées.
Ma tante tout d'abord, qui a toujours eu une pêche d'enfer, même lorsqu'elle s'est retrouvée en fauteuil roulant en raison d'une sclérose en plaques – ce qui a été un choc pour moi – et qui n'a jamais cessé de me suivre dans mon apprentissage et mes concours professionnels avec une incroyable énergie.
Plus tard, mon ami Raymond Hébert, pâtissier, Compagnon de France, chez qui j'étais hébergé lorsque j'étais pâtissier chez Fauchon, complètement paralysé suite à une maladie contractée en Indochine à la Légion étrangère, m'a initié aux croquis de préparation de pâtisserie, ce qui était, compte tenu de son talent, une opportunité exceptionnelle pour moi.
C'est donc naturellement que mon équipe va accueillir tout prochainement une personne handicapée en stage de cuisine. C'était tout aussi normal, que peu avant le départ de Philippe Rochat, nous avons aménagé une entrée adaptée. Après un passage dans un jardin japonais, les personnes en chaise roulante entrent dans l'établissement par les cuisines, et sont accueillies ainsi par ma brigade, avant de rejoindre la salle à manger. Elles me disent l'apprécier... »
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« Quels autres sens sont touchés par une œuvre d'art s'adressant prioritairement à la vue ? »
BERNARD FIBICHER historien de l'art et directeur du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne.
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« ...j'ai pu évaluer, en me mettant intellectuellement à leur place, les obstacles que la vie de tous les jours leur opposait... »
YVES DEMAY, chroniqueur et animateur à la RSR, est plus connu sous le nom de Professeur Y. Il est chef d'antenne de Couleur 3 depuis le 1er janvier 2011.
« Le handicap n'évoquait pas grand-chose pour moi jusqu'au jour, il y a une dizaine d'année, pour un reportage à "On en parle", où j'ai rencontré l'auteur d'un guide sur les difficultés de vie quotidienne des handicapés, et où j'ai pu évaluer, en me mettant intellectuellement à leur place, les obstacles que la vie de tous les jours leur opposait et du peu de choses pensées pour les aider malgré des lois et des règlements...
Une prise de conscience tardive vis-à-vis du handicap mais qui m'accompagne comme lorsque, lors de nos émissions en public au MUDAC, nous voyons venir tous les jeudis Ivan, une personne handicapée cérébrale qui s'est pris d'affection pour les animateurs, et pour qui nous sommes probablement un petit moment structurant dans son quotidien rempli de difficultés...
C'est peu de choses pour nous de lui consacrer un peu de temps et de lui témoigner le respect dû, car cette assiduité doit lui demander un effort que nous n'imaginons même pas... »
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
« Je ne l'ai jamais entendu se plaindre de sa maladie. »
PATRICK AEBISCHER est médecin-chercheur dans le domaine des maladies neurodégénératives. Depuis 2000, il préside l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.
« Le handicap m'évoque en premier lieu la sclérose en plaques dont a souffert mon grand-père paternel. Je l'ai vu décliner pour finir en chaise roulante, incapable vers la fin de son existence, de générer un quelconque mouvement alors que son esprit n'était pas touché. Sa foi de charbonnier l'a cependant aidé à accepter cette infirmité. Je ne l'ai jamais entendu se plaindre de sa maladie. Cette expérience personnelle a été déterminante dans mon choix de faire de la recherche dans le domaine des maladies dégénératives du système nerveux telles que la maladie de Parkinson, celle d'Alzheimer ou la sclérose latérale amyotrophique. La route est encore longue pour trouver des traitements efficaces pour ces maladies débilitantes, mais les récents progrès obtenus dans la compréhension de ces maladies sont cependant encourageants. C'est en interagissant avec les malades, leurs familles, ainsi que les associations qui s'en occupent, que les chercheurs puisent leur énergie pour redoubler d'efforts dans la recherche de nouvelles thérapies. »
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
ANNE RICHARD, née à Lausanne, mène depuis près de 20 ans, une brillante carrière de comédienne. Si le grand public la connaît à travers son rôle de juge depuis 10 ans, dans la série phare de France 2, "Boulevard du Palais" et dans de nombreux autres rôles pour la télévision et le cinéma, l'actrice est aussi un merveilleux auteur de contes pour enfants.
« Pour moi le handicap est synonyme de courage, de ténacité, de bravoure et d'ingéniosité. Pour moi le handicap a un visage, a des visages familiers.
J'ai découvert à travers le parcours de vie de ma tante Béatrice, aujourd'hui en chaise roulante, que sa vie est différente, oui différente des autres, dû à sa lutte constante, à son envie de toujours avancer, à son refus de subir, à son combat pour être intégrée dans notre société. Béatrice en est l'exemple même ! Elle a lutté toute sa vie pour ne pas s'asseoir et s'arrêter! Je l'admire énormément.
Je trouve que très souvent les gens que l'ont dit "handicapés" ont développé un talent, un savoir-faire hors du commun, un caractère, une force morale impressionnante.
Comme mon ex-belle-soeur non-voyante, qui cuisine tel un chef trois étoiles!
Comme ma tante qui, malgré ses jambes qui ne la portent presque plus, fonce vers la vie, va et vient avec sa chaise dans les villes, Lausanne, Paris !
Comme mon voisin non-voyant, Gilbert Montagné, qui au premier son de ma voix s'écrie:« Ah! Bonjour Anne ! ».
Comme mon amie Halima, qui mène sa vie de femme libre et indépendante et qui, malgré les souffrances de rééducation, est toujours de bonne humeur et remonte le moral à tout le monde!
"Tous ces êtres" ont beaucoup à nous apprendre car ils ont quelque chose en plus en eux... »
- Détails
LE HANDICAP, ÇA ÉVOQUE QUOI POUR VOUS ?
SERGEI ASCHWANDEN, judoka, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques 2008 à Pékin, médaillé d'argent et de bronze aux Championnats du Monde en 2003 et 2001, aux Championnats d'Europe médaillé d'or en 2000 et 2003 et médaillé de bronze en 2005 et 2006.
« Dans mon activité de professeur et de directeur technique au Judo club Mikami de Lausanne, j'ai la chance de côtoyer deux personnes handicapées, dont un enfant sourd de 13 ans, depuis environ 2 ans. Les échanges de cet enfant avec les autres élèves et moi-même se déroulent de manière tout à fait normale. Sans avoir besoin de parler, la gestuelle, les sensations et le toucher que peuvent apporter le judo lui permettent de pratiquer sa discipline et de faire totalement partie du groupe. Il est traité comme tous les autres enfants fréquentant le club – cela me fait chaud au coeur de le voir ainsi heureux et totalement intégré. Cet enfant a également pris part avec succès à une compétition, mon rôle s'est simplement limité à sensibiliser les partenaires et les arbitres à son handicap afin que la communication se déroule au moyen du toucher et non de façon verbale. Cette expérience remet "l'église au milieu du village" à nous qui sommes en bonne santé et montre comment, avec un minimum d'attention, cela permet l'épanouissement et l'intégration de personnes en situation de handicap. »